Jean-Paul Schaeffer (1928-2010), un artiste amoureux de Molsheim
Personnalités, Zoom sur...
Citoyen d’honneur de Molsheim depuis 2002, l’artiste-peintre Jean-Paul Schaeffer est discrètement décédé le 4 avril 2010. Par son amour fidèle de sa ville natale, ses nombreuses animations culturelles, son immense œuvre artistique et, surtout, pour son humour bienveillant, il restera gravé dans le cœur de plusieurs générations de Molshémiens.
Né le 2 janvier 1928, celui que tous les anciens surnommaient Schàmbes a passé son enfance dans l’ancienne « impasse du Sac », actuelle rue du Général-Streicher. Fils cadet de Joseph Schaeffer, receveur municipal, et d’Amélie Pfeiffer, Jean-Paul était le troisième de cinq enfants d’une vieille famille molshémienne.
Au lycée d’Obernai durant la Seconde Guerre mondiale (en compagnie de Gabriel Wackenheim), il fréquenta l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, de 1945 à 1951, années entrecoupées par le service militaire. En avril 1954, il épousa à Molsheim Marie-Louise Ott avec qui il eut deux enfants : Marie-Paule (née en 1957) et Claude (né en 1959).
Surtout connu pour ses aquarelles, il mena toute sa vie une carrière d’artiste-peintre et réalisa également des décors de théâtre, des fresques murales et de nombreux drapeaux de conscrits. Durant la deuxième moitié du XXe siècle, il ne peignit pas moins d’un hectare de décors (!) pour Molsheim, bien sûr, mais aussi pour le Théâtre de l’Ill, et de nombreuses associations amateurs et professionnelles.
De 1954 à 1968, Jean-Paul Schaeffer tint une librairie-papeterie et galerie d’art, « La Palette d’Or », dans la rue du Maréchal-Foch. A partir de 1966, il enseigna la peinture décorative et la technologie aux apprentis-peintres du CET-LEP Louis-Marchal, qui relevaient de la Chambre de Métiers d’Alsace. S’y ajoutèrent rapidement des cours de dessin d’art, pour l’ensemble des élèves, jusqu’à sa retraite d’enseignant en 1990.
Dans les alentours, il est bien connu pour d’autres activités encore, en particulier dans les domaines sportif et culturel. Ayant pratiqué l’athlétisme et le basket dans sa jeunesse, il fut le fondateur et premier président du Tennis Club de Molsheim, en 1967. Il anima également les séances du « Ciné-Bus » dans les localités environnantes, où l’on pouvait le croiser au petit jour, distribuant Le Nouvel Alsacien aux porteurs de journaux.
Membre fondateur du Syndicat d’Initiative de Molsheim – actuel Office de Tourisme – en 1951, dont il assura la direction de 1988 à 1995 (aux côtés de Maurice Jost), il fut durant de longues années l’incontournable animateur de la « Fête du Raisin ». Parallèlement, on lui doit aussi la création des « Vendredis de la Chartreuse », dont il assura la programmation de 1988 à 1995, soutenu par une très bonne équipe.
Instigateur du cabaret satyrique « d’Kàffemehl » qui se produisit au foyer paroissial – actuel Espace Saint-Joseph – de 1956 à 1963, Jean-Paul Schaeffer en fut le directeur-décorateur et principal acteur, sur le modèle du Barabli de Germain Muller. Conseiller municipal de Molsheim de 1965 à 1971 (dans les rangs de l’opposition !), il s’est toujours intéressé à la vie politique et associative de sa localité.
Davantage tourné vers la peinture à l’huile au début de sa carrière, il fut responsable de l’atelier de dessin, peinture et aquarelles de l’Université populaire du Rhin, à partir de 1976. Familier des galeries Aktuarius et Landverlin de Strasbourg, il exposa fréquemment ses œuvres à Molsheim (à la Metzig, à la Monnaie et à la Chartreuse) mais aussi à Paris, à Vichy et, plus prêt de chez nous, à Pfaffenhoffen et à Bourg-Bruche, où il aimait séjourner dans sa maison de campagne, entouré de ses proches et de ses amis.
Cette description ne serait pas complète si l’on omettait ses penchants pour la lecture, la gastronomie, le football, les mots croisés, la belote et les ambiances conviviales qu’il agrémentait souvent de quelques plaisanteries en alsacien. Selon sa volonté, ses funérailles ont été célébrées en avril dernier dans l’intimité de la famille et ses cendres reposent désormais, aux côtés de son épouse, au vieux cimetière de Molsheim…
Grégory OSWALD