Date

17 mars 2017

Heure

19h00

Lieu

Maison des élèves à Molsheim

Emplacement

2 Rue Charles Mistler 67120 Molsheim

Lieu Google Map Link

Google map

Chanter l’Évangile, la Réforme et la musique

Troisième conférence de notre cycle présentée par Monsieur Beat Föllmi, professeur à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg

Le vendredi 17 mars 2017 • Maison des Elèves

Chanter l’Évangile, la Réforme et la musique,  de Martin Luther à Jean-Sébastien Bach19

Article DNA du 25/03/17
Musique et protestantisme

Dans le même cycle de conférence la société d’histoire invitait Beat Föllmi à évoquer la musique dans la Réforme.

Le conférencier, Beat Föllmi, professeur de musique sacrée à la faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg a retracé devant un public attentionné à la Maison des Elèves à Molsheim, l’influence des pratiques musicales des Luthériens pour plusieurs siècles et par là même, l’emprise de la musique sur le protestantisme. « C’est un support à la foi, avec magnificat, oratorio, cantate, passions (St Mathieu, St Jean et St Marc), grâce au génie universel de J.S. Bach (1685 – 1750) a souligné Guy Muller, président de la Société d’Histoire de Molsheim en présentant la soirée.

Aucun livre de méditation ne suffira à dire définitivement ce qu’est le protestantisme, il faut inclure la musique a complété le conférencier.
« Celui qui chante est un croyant »

Avant la réforme, les fidèles ne chantaient pas. Ils assistaient à la messe sans participer, dans une langue difficile à comprendre, le latin, que seul le clergé maîtrisait.

La réforme luthérienne décida alors de proclamer : nous allons entamer une nouvelle donne. Avec les chants, il y aura la théologie. En 1523, la messe sera traduite en allemand « pour que la parole de Dieu atteigne les gens ». Ensuite, en 1523, texte et musique doivent émaner de la langue maternelle, « sinon tout n’est qu’imitation. Le rôle de la musique est essentiel « c’est l’expression de l’évangile, celui qui chante est un croyant ».

Entre 1530 et 1540, la production et la diffusion de la pensée et de la musique luthérienne ont comme point d’appui la ville de Strasbourg. Une particularité liturgique : la messe romaine est abolie, la première messe en allemand aura lieu dès 1524, dans la cathédrale.

Les catholiques au Concile de Trente (1545 – 1563), pour faire face à la réforme protestante, réforment à leur tour leur musique sacrée : le chant grégorien et la polyphonie vocale du XVIe deviennent l’identité des catholiques en favorisant les grands ensembles « l’enveloppe sonore ».
La cantate, musique protestante

En réponse à cette musique sacrée présente à l’intérieur des lieux de culte, les Luthériens estiment que la musique à l’église doit être la même que l’on chante en dehors des temples. Leurs nouveaux horizons musicaux – motet, oratorio, cantate – sont issus des pratiques catholiques et italiennes, même si chants et musique dans les messes transalpines étaient étrangers à la religion et plus proches du divertissement.

Au XVIIIe siècle, la musique protestante par excellence, c’est la cantate. Leur nombre impressionnant – 300 cantates composées par le seul J.S. Bach -s’explique par le fait que chaque prédication ou fête annuelle faisait l’objet d’une scène lyrique.

Des accrocs dans cette réforme protestante de la musique : le réformateur religieux suisse, Ulrich Zwingli (1484 – 1530) a pris la décision de supprimer toute pratique musicale. Plus de chants à l’église « on chante à la maison » et suppression des orgues « instruments papistes ».

Après avoir offert à l’assistance quelques extraits de musique sacrée du 16e et 17è siècle, le conférencier, Beat Föllmi a souligné que la musique des luthériens n’avait jamais revendiqué un style particulier. « Pour eux, la musique était l’expression de la joie du chrétien face à l’annonce de l’évangile et que cette joie s’est exprimée à travers le chant et la musique ». Evangile, réforme protestante et musique se sont donc rencontrés.