Café-histoire « Propos de table »
Échanges libres autour des pratiques religieuses respectives avec la participation des pasteurs Michel HEINRICH et Jean-Sébastien INGRAND, de Jauffrey WALTER, curé de Molsheim, et de Sœur Marie-Pierre du couvent des bénédictines de Rosheim
Mardi 21 mars 2017 à 19 h • caveau du Château de Dorlisheim (103-105 Grand’Rue)
CAFÉ-HISTOIRE « Propos de table »
Article DNA du 25/03/2017
Aux côtés de Sœur Marie Pierre de Bonvalot, le pasteur Michel Heinrich (debout) s’exprime devant les spectateurs lors de la conférence. PHOTO DNA
Les 500 ans de la Réforme Les vertus du dialogue
La société d’histoire a réuni des représentants des confessions catholique et protestante, à l’occasion d’une conférence mardi soir au caveau du château.
A l’occasion des 500 ans de la réforme protestante, la société d’histoire a convié les représentants des confessions catholique et protestante. Mardi soir au Caveau du château, la conférence a été suivie par plus de 90 personnes qui ont pu déguster un stammtisch.
« J’ai toujours été frappé par le fait que Dorlisheim soit un important bastion protestant au cœur d’un secteur très catholique, note Guy Muller, le président de la société d’histoire. L’objectif, c’est de valoriser le dialogue. L’essentiel, c’est la compréhension. Mais, avant toute chose, pour se comprendre, il faut savoir s’écouter. »
Quatre intervenants avaient été invités pour l’occasion : Jauffrey Walter (curé à Molsheim), Sœur Marie-Pierre de Bonvalot (Mère Supérieure au Couvent des Bénédictines à Rosheim), Michel Heinrich (pasteur à Molsheim) et Jean-Sébastien Ingrand (pasteur à Dorlisheim).
Il a d’abord été question de la Bible, dont « il existe actuellement 26 traductions différentes en français » selon l’un des pasteurs qui ajoute que « les protestants ont un peu perdu ce rapport privilégié qu’ils avaient avec la Bible. Aujourd’hui, les catholiques, qui n’y avaient pas toujours accès, la lisent beaucoup plus. »
« La Bible est un livre à raconter »
Dans le public, une spectatrice renchérit : « La Bible est un livre à raconter. Il est intéressant de partager ce qui nous a touchés dans sa lecture. C’est beaucoup plus riche de l’envisager ainsi. » Les sacrements ont ensuite alimenté le débat. Catholiques et protestants ont des sensibilités et doctrines différentes à ce propos.
Le pasteur Heinrich souligne que « la présence réelle du Christ n’est pas rattachée à la substance des éléments. » Lors d’un enterrement catholique, un protestant peut-il partager la communion, et inversement ? « Il y a un principe qui ne doit jamais être bafoué, c’est celui de la charité » selon le curé Jauffrey Walter.
Concernant le baptême, le pasteur Heinrich s’interroge : « Lorsqu’il est pratiqué enfant, il n’y a pas d’engagement personnel lié à la foi. La question se pose donc de le faire plus tard ou alors, pour le parent, d’avoir une responsabilité particulière vis-à-vis de l’enfant pour l’accompagner dans sa foi. »
Jauffrey Walter estime, quant à lui, que le baptême – et par extension la confirmation – pourrait être pratiqué plus tôt. « C’est l’entrée dans la vie de Dieu, symbolise le curé. Chez les catholiques, notre tradition est d’avoir sept sacrements. Certains ont évidemment plus de valeur que d’autres. »
« Catholiques et protestants avons des différences, résume soeur Marie-Pierre de Bonvalot. Mais ces différences peuvent être, pour nous tous, une source d’enrichissement. En discuter dans des lieux qui nous rassemblent ne peut être que bénéfique. C’est ce que doit être le dialogue œcuménique. »
À cet égard une marche intitulée « D’une église à l’autre » aura ainsi lieu à Dorlisheim le 3 septembre prochain.
Soeur Marie-Pierre de Bonvalot
Le pasteur Jean-Sébastien INGRAND
Le curé Jauffrey Walter
Guy Muller, président de la SHAME, remercie les intervenants.